R u s s i e    et    M o n g o l i e
T r a v e r s é e    à    m o t o    du    4    a o û t    a u    1 5    o c t o b r e    2 0 1 1

  

 

La Mongolie, à mes yeux l'un des derniers sanctuaires naturels de la planète, un rêve d'enfant. Plusieurs façons s'offrent alors à moi pour rencontrer ce pays : 
       - à vélo, mais je suis devenu trop flemmard devant la mesure du pays (2000 sur 800 km)
       - à pieds est une bonne idée, mais envie de traverser tout le pays, d'en avoir une vision élargie
       - à cheval mais je ne monte pas et on se retrouve aussi dans la même impasse qu'avec le vélo
       - en 4x4 mais budget trop conséquent... et puis j'ai le permis moto en poche depuis 2 ans

D'ailleurs, un bel adage, d'un voyageur célèbre http://www.the-great-adventure.fr dit : "4 roues transportent le corps, 2 roues transportent l'esprit"

Bref, je lorgne sur différents forums de voyages à moto à la recherche d'un coéquipier jusqu'à trouver sur http://ktmadventure.asiafreeforum.com Jean Michel, un français expatrié à Grenade. Beaucoup de mails échangés quant à une destination, pour finalement tomber d'accord sur la Russie puis la Mongolie sur une période d'environ 2 mois. On voulait aussi traverser l'Asie Centrale, à savoir l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan (souvent considéré comme la petite sœur de la Mongolie) et le Kazakhstan mais notre timing final est devenu trop serré pour dégoter les visas nécessaires à ces 4 pays.

A savoir : compter
       - 4 à 6 semaines pour un visa russe
       - 24 h à 1 semaine pour un visa mongol
       - 1 semaine pour chacun des pays de l'Asie Central

Entre temps, beaucoup d'échanges par téléphone, mails, mais surtout 2 jours à se rencontrer pour être certain que nos caractères colleraient pour 2 mois de vacances en tête à tête !

JM possède une Honda Africa Twin 750, quant à moi, j'acquiers une KTM Adventure R 990. (photos ci contre prises à Grenade et Anglet)

Le jeudi 4 août 2011, nous partons pour une chevauchée prévue d'environ 24 000 km dont 4 000 km de pistes mongoles. En Mongolie, juste 2% du réseau routier est carrossé.

Ci dessous, je vais traiter cette page en 3 parties :
       - l'aller via la Russie de façon chronologique
       - la Mongolie de façon thématique (mais néanmoins un peu chronologique quand même)
       - le retour via la Russie de façon chronologique
 



Sur ces 2 cartes, l'aller se fait par le sud, le retour par le nord. Mon parcours s'arrête à Moscou, totalisant ainsi 17 000 km. En Mongolie, nous avons roulé seulement 2 000 km de pistes et non 4 000 comme nous avions prévu à cause de multiples pannes sur ma moto, quant à Moscou, j'y ai posé ma KTM dans l'avion tandis que JM est rentré par la route jusque chez lui.

 


Après avoir traversé l'Europe occidentale, nous entrons en Ukraine ! Juste quelques heures passées à la frontière pour des lentes formalités (et pourtant nous sommes passés devant tout le monde parce qu'à moto) et nous roulons en direction de Lvov où un pickpocket essaie de nous dérober le gps de JM mais heureusement pour nous, il n'est pas vraiment discret ! Après, nous sommes accueillis pendant 24 h par une famille amie de Jean Michel. Une petite maison dans les faubourg de la ville, un pitbull gentil comme un bichon mais qui galope dans le jardin avec un pneu de voiture dans la gueule, un repas princier, une douche chaude et l'occasion de parler moto avec le mari qui était jadis mécano Ktm à Grenade. L'occasion aussi d'offrir des tours de moto dans les rues et de visiter, guidés, la ville le soir et l'un de ses bars de la résistance. Lvov est une ville magnifique, des bâtiments baroques, des monuments chargés d'histoire, des rues piétonnes toutes pavées, des bars typiques, des places publiques (je sais, où sont les photos ?).
 

La traversée de l'Ukraine c'est comment ? C'est plat, des champs qui se perdent jusqu'à l'horizon, des longues lignes droites, des routes très larges, sans signalisation mais aussi cabossées avec des nids de poules, du coup la conduite n'en est pas monotone. Mais surtout à l'entrée de presque chaque village des patrouilles de police qui vous arrêtent pour des raisons non justifiées... Souvent avec des têtes de consanguins irradiés, il faut le voir pour le croire ! Ils vous montrent des articles de lois incompréhensibles, vous confisquent le permis et la carte grise, une fois nous ont menacés de nous passer les menottes, tout moyen étant bon pour faire peur jusqu'à négociation d'un ou plusieurs billets dans la casquette ou la boîte à gants (ici c'est la tradition !) mais jamais de procès verbal sur papier. Par exemple, vous entrez dans le village à 50 km/h mais eux vous montrent un affiché de 70 km/h sur leur radar-pistolet aussi crédible qu'un pistolet playmobil. A presque chaque village, c'est l'arrestation si bien que la boule au ventre s'installe à la simple vision du policier, comme en France mais pas pour la même raison... Moralité, après avoir lâché trop d'euros en quelques arrestations, nous décidons de prendre le risque de ne plus entendre les sifflets jusqu'à la frontière Ukraine-Russie ! Et ça ne nous aura pas joué de mauvais tour ! Photo ci dessus de droite : nous entrons enfin en Russie ! traverser l'Ukraine et sa police de la route est un combat. Quant à cette frontière, un petit douanier russe, un très jeune, s'est fait la main sur nous... "vous avez des pneus neufs, il faut payer des taxes d'importation !" Bref JM lui file une paire de gants de cross pour le calmer. Nous entrons enfin en Russie !
 

Là aucun problème de corruption (du moins peut-être parce que nous sommes étrangers) de la part de la police. A Pokrovskoye (petit village que personne ne doit connaître), nous nous arrêtons au centre du village, demandons un hôtel mais rien à des km ! puis nous croisons une caserne de pompiers et de fil en aiguille le chef de la brigade nous invite carrément à dîner avec eux et à dormir dans le dortoir collectif ! JM, qui baragouine le russe, fera une grosse gaffe de langage, confondant un mot classique avec l'un des mots les plus vulgaire de la lange, des yeux ahuris mais un si bon dîner gratuit ! En passant, les pompiers nous conseillent, vu que nous sommes à motos, de ne jamais nous arrêter à la vue d'un policier qui siffle, rien que ça !
 

Et nous repartons pour des longues lignes droites à travers champs. L'essence est à 27 roubles (divisé par 43 ça nous fait du 0,64 €/L), les voies ferrées omniprésentes (on y voit beaucoup de marchandises transiter), la circulation est assez anarchique. Comme en Ukraine, il est rare de trouver la signalisation au sol, si bien que l'on passe où il y a de la place. On peut rouler 400 à 600 km sans la moindre trace urbaine jusqu'à arriver à une grande ville. Nous roulons et soudain, en l'espace d'une minute, ma moto se met à péter un feu de dieu ! Sensation de perte de puissance, le bruit devient de + en + fort. Et le verdict n'est rien d'autre que le collecteur du cylindre arrière qui vient d'exploser et donc de disparaître sur la route.
 

J'avais déjà connu la même panne sur une précédente 990 Adventure mais là ça tombe mal. Je me renseigne par téléphone, la concession KTM la plus proche serait (je parle au conditionnel, vous comprendrez plus loin) à Moscou (à 1000 km de notre position) et nous avons RDV dans 5 jours avec Claire qui arrive de France par l'avion à Barnaul. Barnaul est à 3 000 km, l'espace dans le bras oscillant est tellement restreint qu'il nous paraît impossible d'y souder un tube en attente et puis je me méfie des bricolages qui vous annulent une garantie. Donc après quelques explications au téléphone, Claire m'apportera un nouveau collecteur (en garantie) dans 5 jours, je scotche alors la sonde lambda sur la défense, JM me fait cadeau de ses boulkies et nous continuons notre route.
 

La ville de Ufa ! ville étudiante chargée de culture (beaucoup de musées). En y pénétrant, le bruit d'échappement libre fait tourner toutes les têtes, les alarmes de voitures se déclenchent de partout (à cause du bruit ou des vibrations). N'empêche que je viens de rouler 600 km tel quel et la moto semble bien encaisser le coup à part le fait qu'elle prend tendance à chauffer. Encore seulement 2 400 pour changer ce collecteur. Du coup nous nous déplaçons dans la ville en transports en commun (bus à gaz, taxi, tramway) et puis c'est la meilleure façon de s'immiscer dans la vie locale.
 

Ufa, c'est aussi beaucoup de jolies filles, comme partout en Russie d'ailleurs, une centrale thermique implantée en plein centre ville, telle une mère nourricière de ses habitants. D'ailleurs il n'est pas rare de voir en Russie des centrales nucléaires à l'entrée même d'une grande ville. Personnellement j'ai ressenti ça comme un symbole fort mais la raison est autre : en cas de guerre, ces centrales se dissimulent dans les cœurs de villes, rendant leur repérage avant bombardement plus difficile. Le soir, deux vielles étudiantes (24 et 25 ans, on étudie longtemps en Russie) nous guideront dans la ville. 
 

Kurgan ! cette photo de gauche est un bon exemple du paysage présent depuis notre entrée en Russie, à savoir des centaines de km de rien perdus entre 2 grandes villes. Photo du centre, l'entrée de la ville, sans transition avec la campagne russe,  encore très symbolique et un exemple de rue désertique. Ici la frontière kazakhe n'est qu'à quelques km et la densité de policiers augmente. A l'hôtel, on subit carrément un interrogatoire de la part de la propriétaire ! Je la soupçonne d'avoir travaillé un jour à la gestapo. Elle passe une demi-heure à décortiquer nos passeports allant même jusqu'à téléphoner à des administrations pour parler de nous. Kurgan n'est vraiment pas une ville touristique et la vue d'un touriste ébahie les yeux des locaux.
  

Et la monotonie des paysages s'installe, grandes lignes droites, champs et stations service mais très souvent nous rencontrons des gens d'une gentillesse rare. Que ce soit le pompiste ou l'homme d'affaire (plusieurs rencontres dans les hôtels), tous ont la curiosité de venir nous questionner sur notre nationalité, notre destination, etc... Et fait marquant beaucoup adulent la France ! connaissant mieux que moi mes cours d'histoire du collège / lycée : les guerres, Napoléon et ses invasions mais aussi les grands classiques français tels Brassens, Piaf mais aussi Mylène Farmer, la langue française est pour eux la plus belle du monde ! "Svp... dîtes nous quelque chose en français !" Par contre, personne ne connaît Johnny Hallyday. Sur cette interlude, nous avons, de gauche à droite, un accident violent (+ loin une Lada coupée en 2, des bras qui en sortent), une moto Ural (www.ural.com) et son heureux propriétaire et un beau camion qui souligne la fierté patriotique de tant de russes. Apparemment, l'alcool et l'endormissement au volant sont les principales causes d'accidents. A ce sujet, durant notre périple en Russie, nous rencontrons une moyenne de un accident chaque jour dont 3 particulièrement dégueu... Par contre, il y a si peu (ou pas) de motos, excepté vers Moscou, que les conducteurs nous laissent partout la priorité.
 

Omsk et l'une des ses statues en acier soudé représentant Don Quichotte. Là nous totalisons déjà 7000 km et nous changeons nos filtres et l'huile chez un concessionnaire officiel Kawasaki ! Mécano moto mais surtout jet-ski. 
 

Un Iveco Cartier qui fait rêver JM pour la retraite. Dernière étape jusqu'à Barnaul où nous allons récupérer Claire et mon collecteur. Des champs et des champs infinis, sans clôtures. Sur la photo ci dessus au centre par exemple, c'est ainsi sur des dizaines de km.
 

Et parfois un bouchon pour cause de travaux. Aujourd'hui, la plus grande étape, environ 1 000 km, tantôt désertiques, tantôt à jongler entre les rapides Mercedes, les lentes Lada et des vieux camions qui crachent de la fumée noire à 30 km/h dans les côtes.
 

Barnaul, ici nous ne sommes plus qu'à 600 km de la frontière mongole, Barnaul c'est aussi bien entendu un aéroport, et Claire nous y rejoint pour traverser la Mongolie et y reprendra son avion 1 mois plus tard. La Russie c'est parfois des très riches hommes d'affaire (souvent issus du pétrole) mais aussi des vendeurs à la sauvette dans les rues des grandes villes. Les pommes sont quasiment gratuites, les paquets de cigarettes classiques à 1€ (sur la photo, ils sont à 50cts) mais tous les produits importés jusqu'à 100% plus chers, les taxes d'importations étant hallucinantes.
 

Matinée passée à changer le collecteur (3 000 km après avoir roulé sans), réparer des fils fondus à cause de la chaleur dégagée par le cylindre, des codes erreurs au tableau de bord et un relais de compteur et de feu de croisement grillé qu'il a été pénible de localiser.
 

Et comme toutes les villes, des tramways électriques, des bâtiments gris colorés par la publicité et ses filles "tendances" mais normées pour ce pays !
 

Tout russe vous le dira : l'armée rouge est de loin la plus puissante du monde ! Beaucoup de places publiques font l'effigie l'armée du pays. Et une lada tunée à l'américaine, sans doute pour mieux traverser les rivières.
 

Nous quittons Barnaul pour 600 km de routes davantage sauvages. Nous entrons ici dans les montagnes de l'Altaï. La Chine n'est pas très loin en face de nous et étrangement, alors que la frontière russo-chinoise s'étend sur 40 km, il y a zéro point de passage, pas même un chemin. L'Altaï, c'est aussi pour beaucoup de randonneurs, les plus belles montagnes du monde avec plusieurs points à 6000 m d'altitude.
 

On mange au bord de la route, des barbecues improvisés, la transition est là ! plus grand chose à voir avec la Russie que nous avons traversée jusqu'ici. Finies les grandes lignes droites, les champs interminables et les camions. Ci dessus, des maisons typiques de villages russes.
 
Dernière photo de droite, un illuminé super sympa chez qui nous avons logé ! Durant une demi-heure, alors qu'il habite au fin fond de la Russie, il me parle de Nicolas Sarkozy et d'un message à lui transmettre ! En fait je ne comprends rien mais il parait énervé mais emprunt d'espoir. Avant de partir, il m'écrit ce poème en russe dont voici une tentative de traduction :
          Je suis sur vous, les imbéciles sont aveugles !
          ils sont toujours dans la saleté que vous montez,
          aux chambres fortes du ciel bleu, les têtes n'osent pas se lever,
          et toujours se plaignent dans la souffrance,
          l'angoisse créée par la mort de la crainte de t'attendre,
          ils sont tous pliés dans un sac,
          je suis au dessus du rêve que vous voyez,
          le ciel obéit, enfer et cieux
          et je ne craint pas la vie, le froid, la mort
          je n'amasse pas de trésor,
          et j'en suis fier, vous ne pouvez pas vous élever avec eux sur le terrain,
          et je flottais autour sans eux !

  

Quelques motels, stations service, sans doute un Tupolev, les vaches paissent en liberté et nous prenons peu à peu de l'altitude...
 

Nous passons la frontière russo-mongole à Tsagaannuur, altitude 2480 m. Cette frontière est un petit village, on distingue difficilement le douanier de l'épicier. On franchit une barrière après avoir rempli quelques formalités, puis on roule quelque km désertiques jusqu'à arriver à un nouveau poste et rebelote plusieurs fois de suite. C'est assez étrange. La frontière russe s'est passée en une petite heure mais la frontière mongole nous prend 20 heures avec seulement une vingtaine de voitures devant nous, toutes issues du fameux rallye mongol. Le principe est simple : on part de chez soi avec un vieux véhicule, on traverse l'Europe, la Turquie, l'Asie Centrale puis la Mongolie pour revendre ce véhicule à Oulan Bator. L'argent de la vente va ensuite à une oeuvre caritative mongole. Photo ci dessus de droite, un anglais au guidon de sa 125 depuis l'Angleterre bien sûr. Donc à la frontière, les petits mongols nous courent après, demandent nos casques et demandent à envoyer du gaz via la manette ! Au passage, un douanier mongol me confisque mon passeport et me rackette de 4 000 turgiks (environ 2,50 €), c'est carrément du folklore !
 

Premières foulées en Mongolie, ici au village post frontalier de Tsagaannuur. Photo ci dessus gauche : notre hôtel. Et sur la photo du milieu, son réfectoire. Au menu, soupe de viande, ravioles à la viande de yak (terribles !) et des gâteaux salés au fromage caillé... avec le thé ça passe bien quand même. Comme je le disais, nous sommes ici à 2480 m d'altitude, une trentaine de maisonnettes, tout le monde semble se connaître, les portes n'ont pas de serrures, les yaks se fondent dans les rues, la nuit se fait fraîche.
 
Famille d'hôtes kazakhe rencontrée à Olgiy, le père était toujours torché, sa femme porte la joie de vivre, peut-être désespérée de le voir ainsi et je ne sais même pas combien de petites enfants ils avaient. Au dessus notre chambre pour la nuit. Le 4x4 est celui d'un jeune couple moscovite, Olga et Dima, que nous reverrons à notre retour à Moscou. En tout cas nous mangeons super bien, les enfants sont curieux de nous, nous changeons nos pneus (pour des crampons).
 
Quelques paysages de Mongolie... La sensation de liberté immense de ce pays réside dans le fait que l'on peut aller où bon l'on souhaite, sans détour, sans nécessité d'un chemin déjà tracé : quelques fois, j'ai visé un sommet et y suis allé droit au cap tellement l'herbe y est plate ! Beaucoup de rapaces mais pas souvent visibles sur les photos. Photo du milieu droite, une "grande" ville perdue au milieu des steppes.
 
Sur une portion du désert de Gobi, voilà 2 photos qui résument notre journée : nous nous perdons en quittant la piste principale, on s'ensable pour finalement faire demi tour. Nous finissons par nous en extirper tout en aidant la famille de cette camionnette décapotable qui s'enlise davantage que nous. Au début, il nous doublent puis nous les doublons et ainsi de suite. On creuse, on pousse, c'est la journée "épuisement".
 
Les photos ci-dessus : l'une de notre plus belle rencontre de ce voyage, toute la famille de la fameuse camionnette. Cela se passe quelques km après notre session sableuse, dans leur campement perdu au milieu de nul part. Au début ils nous invitent juste à prendre le thé, le goûter puis le repas et le plaisir de planter nos tentes à côté de leurs yourtes. Petit déjeuner, échange de photos (j'avais apporté une imprimante photo), lavage des cheveux dans une bassine, les filles papotent entre elles de cosmétiques, avec JM nous bricolons et je plie ma béquille (visible sur les photos plus loin) en voulant déclipser avec un pneu de leur camionnette. Une famille adorable, généreuse et ouverte. En plus, ils sentent bon le savon ! Sur la photo du dessus, j'allume mon ordinateur et là je me rends compte que toute la cartographie importée dans nos GPS est fausse ! c'est de la cartographie Garmin Worldmap, elle ne correspond pas aux cartes papier. Raison pour laquelle nous nous sommes perdus dans le sable ! J'ouvre google earth et par chance je vois que la mémoire cache avait mémorisé à une certaine précision la Mongolie (de quand je consultais google earth en France), donc bien sûr sans connexion Internet, je trace une nouvelle voie qui s'avérera dans le futur exacte. Je précise que la Mongolie c'est des centaines de chemins qui se croisent dans tous les sens avec zéro panneau d'indication de direction et très peu de repères naturels.
  
Ici, un scénario qui s'est répété à mainte reprises, une plaine immense et le montage des tentes en plein milieu ! La nuit y règne un silence incroyable et pas une lumière à l'horizon, un ciel complètement étoilé (l'altitude est globalement de 2000 m) la sensation d'être seul au monde. Sur la photo au dessus, moto couchée par le vent durant la nuit.
 
Généralement, on se lave avec des lingettes bébé ou dans les ruisseaux quand nous ne sommes pas en altitude ou dans le Gobi. Ici, eau froide mais feu de camp ! Pendant que je me gèle, JM installe sa douche portative près du feu !
 
Des fois, pourquoi aller à l'hôtel ? Une tente, un bon duvet (les nuit sont fraîches jusqu'à 5 degrés voire moins), une rivière, un feu de camp, un réchaud à essence et même un netbook pour regarder un film le soir sous la tente.
 
Photo en haut à gauche, un exemple de supermarché comme on en rencontre dans tous les villages : environ 20 m² où l'on ne trouve que le minimum vital. En Mongolie, les plats sont essentiellement à base de viande (surtout du yak), de pâtes (toujours fabriquées sur place à la farine) avec une touche de légumes. Les pâturages sont bien sûr propices à l'élevage mais le vent rend la culture problématique. Photo du haut au milieu, une spécialité mongole, des gros ravioles farcis à la viande (des bozds). Bref la nourriture y est simple et saine. D'ailleurs je ne me souviens pas qu'on ait eu une seule fois des problèmes gastriques ! Le prix d'un plat avoisine généralement les 2 €. Photo en bas à droite, nous partageons le petit déjeuner avec un géologue.
  
Dans ces 2 camions, on devine 2 yourtes transbahutés, on aperçoit même les paraboles ! Les mongols qui vivent de l'élevage se déplacent régulièrement dans le pays afin de préserver les pâturages, source de nourriture pour leur bétail. C'est la raison pour laquelle ils sont nomades.
 
A gauche, l'unique voiture de police rencontrée dans ce pays, et le policier, tout fier vêtu de sa casquette et d'un survêtement Adidas ! Et pas une once de représailles dans son regard ! Au centre, nos motos devant un toilette en bois. A droite, une anglaise du rallye mongol.
 
Au milieu, le Transmongolien qui traverse tout le pays sur l'axe sud - nord (Chine - Russie). Parfois nous croisons aussi des semi-remorques (+ gros que celui de la photo), notamment des camions citernes. Quant au bus, il laisse deviner la chaleur rencontrée dans le nord du Gobi.
 
Photo de gauche, un pauvre couple, tout sourire, dont les amortisseurs du camions ont lâchés en plein milieu du Gobi, bonne chaleur sans ombre, ils attendaient là depuis des heures que quelqu'un s'arrête pour leur prêter une clé de 14... JM sous le camion en train de rafistoler, il leur donnera d'ailleurs sa clé et nous repartons une heure plus tard avec du fromage et des pastèques. Leur camion est chargé de denrée, apparemment du ravitaillement pour passer le prochain hiver. Photo du milieu, 2 camions d'une marque russe inconnue. Photo de droite, dès qu'on pointe l'appareil photo, qu'on les connaisse ou non, les sourires apparaissent !
 
A gauche, un américain qui fait le tour du monde avec un DR 650, il nous confie que sa ville préférée aura été Marseille ! Au centre, un suédois et un norvégien en BMW qui font une traversée de la Russie et de la Mongolie (d'ailleurs ils nous invitent à passer à Olso),. A droite, un autre américain qui fait lui aussi un tour du monde (toujours en BMW), nous le recroiserons 2 semaines plus tard. 
 
L'élevage, principalement des yaks, chameaux, chevaux, représente la 1ère ressource de ce pays : viande, fourrure et cachemire de grande qualité. Tous ces animaux vivent libres, pas de clôtures, nul n'est propriétaire terrien et toutes les yourtes que nous croisons possèdent leur élevage, parfois à côté, parfois à 10 km ! L'hiver, il peut faire jusqu'à -60°C et il arrive que l'on retrouve son bétail immobile dans le blizzard, immobile car congelé vivant. Ce petit lemmings, je peux presque l'attraper à la main, appareil photo à quelques cm, ce qui est incompréhensible vu le nombre de prédateurs qui rôdent dans le ciel. Le chien de berger avait bien sûr un pelage aussi dense que celui d'un husky. Les chameaux sont assez farouches, je ne peux pas en toucher un. Quant aux yaks, il sont sans cesse en train de ruminer comme s'ils voulaient montrer qu'ils étaient prêts à charger...
 
La construction d'une Yourte est très simple : on installe le plancher / fondation qui est un radier en bois, on monte ensuite "l'œil" sur ses 2 potences, la paroi tressée circulaire en lattes de bois (et sa porte + son tableau) qui va précontraindre toutes les liteaux de la toiture. On lie le tout avec de la corde et ensuite on recouvre de 20 cm de feutre, c'est solide, léger, isolant, respirant et imperméable. La paroi circulaire et l'œil sont décapotables. Au total, 2 jours de montage pour 2 personnes. Le poêle central sert aussi à la cuisine, le disque acier qui sert de couvercle peut laisser sa place à une marmite qui s'incruste pile poil, on mange et on boit beaucoup de thé à même le sol (ça entretient la souplesse !). La yourte rose ci dessus, c'est celle du doyen de la 1ère famille que nous avons rencontrée, la télévision fonctionne bien sûr, dehors il y a une parabole et un panneau solaire, l'énergie est stockée dans une batterie de camion.
  
Et nous voilà dans le vif du sujet ! quelques chemins mongols... on peut circuler dans de vastes étendues sauvages, selon moi le plus grand plaisir que l'on peut envisager à moto ! Parfois nous naviguons au cap à travers les pâturages infinis, parfois dans le sable, parfois sur des chemins étrangement ondulés... en dessous de 100 km/h, ça vibre méchamment, au dessus de 100, ça glisse gentiment.
 
Généralement, il faut compter 100 à 200 km de steppes (où l'on peut rencontrer des éleveurs nomades) entre 2 villages, et donc entre 2 stations service. En haut à droite, restaurant typique, on entre et on s'assoit, peu importe si on commande ou non ! D'ailleurs, si l'on veut manger, il vaut mieux se présenter au comptoir sinon personne ne viendra vous demander ou réclamer quoique ce soit.
 
C'est à croire que dans les pays, plus il fait froid et plus les maisons sont colorées. Photo de droite à reprendre en hiver sous la neige. A gauche, JM fait ressouder son porte bagage dont un point a lâché.
 
L'intérieur d'un hôtel, un 1er poster dans la salle à manger, un 2éme dans le salon privé de la patronne, et 2 WC non chimiques, ni même avec eau courante, on tente de viser le trou, de ne pas y faire tomber son téléphone et ça sent bon en plus !
 
Là par exemple, nous sommes simplement arrivés dans un village (5 km derrière la photo) et avons demandé un restaurant à une jeune fille. Celle-ci nous rétorque qu'il y a mieux que le restaurant, il faut la suivre... Elle nous amène aux yourtes de sa famille et rebelotte ! Thé, dîner, camping etc.. deux petits déjeuners dans deux yourtes différentes pour ne pas faire de jaloux. Habitués à conduire des 150 cc chinoises, ces mongols n'ont aucun problème à emmener les 250 kg de ma moto dans les hautes herbes ni même dans la boue, des vraies pilotes !
 
Les mongols vivent avec peu de moyens mais surtout ils ne sont envieux de personne ! Le plus beau cadeau que l'on puisse leur faire, c'est simplement de leur tirer des photos ! Là c'est mon imprimante Canon emportée avec 100 papiers glacés et l'encre nécessaire, le tout pour à peine 2,5 kg. Ils en deviennent tous fous au point qu'après la 15 ou 20ème  photos, je dois mentir et dire que je n'ai plus de papier...
 
Ma première fois avec un lâcher de reines, le doyen de notre famille (avec un léger coup dans le nez), derrière sa femme prépare le repas, et l'un de ses fils et son 150 cc chinois (c'est aussi lui qu'on voit sur ma moto un peu + haut)
 
Une yourte typique avec la viande qui sèche au dessus du lit. Les frères, les cousins, tous à cheval dès le 1er âge !
 
Le point délicat quand on traverse un ruisseau est le même que celui qui handicape dans le sable, le poids ! En Mongolie, les ponts sont en bois ou ne sont pas ! Au dessus, une ambulance du rallye mongol qui fera demi tour, quant à nous, nous sommes passés bien juste !
 

Toutes les routes ci dessus sont des routes nationales. La difficulté majeure reste l'orientation car il n'y a aucun panneau d'indication de direction et tellement de carrefours qui n'apparaissent pas sur la carte que le GPS devient vraiment utile ! Parfois, en pleine journée, on peut rouler plus d'une demi-heure sans même croiser un autre véhicule. D'ailleurs, je pense que 1 véhicule croisé sur 10 et un véhicule à l'arrêt en panne.
 
Oulan Bator : sa place présidentielle, l'unique gratte-ciel du pays, un camp de yourtes tenus par des européens en plein centre ville, le musée d'histoire naturelle et une pièce de renommée internationale (le tyrannosaure), le marché noir où l'on déniche beaucoup de couleur, des vêtements folkloriques, des marchandises pour la construction des yourtes, de la laine de chameau, etc... L'ours doit bien mesurer 1m90 mais nous n'en avons jamais rencontré, ils habitent plutôt dans le nord du pays, là où se trouvent les forets.
 
A partir d'Oulan Bator, et ce jusqu'à la frontière russe située à 200 km au nord, la route est quasi toute goudronnée. Un ticket de péage à 500 turgiks (0,33  €) pour une portion récemment achevée et encore une fois le transmongolien. 
 
Et après 2000 km de pistes, quelques soucis mécaniques mais surtout beaucoup de problèmes de relais qui fondent, obligé de les localiser, de les sortir et de les remplacer par des cosses électriques. La première panne de ce type m'aura laissé une matinée à chercher partout d'où elle provenait et c'est finalement, et heureusement, un mécanicien du rallye mongol qui m'aura réparé cette panne. Ensuite j'ai pu gérer les autres avec moins de stress. Le principal étant toujours que la moto ne s'arrête jamais, peu importe comment elle roule ! A cet endroit, nous repassons en Russie.
 

Donc nous venons de quitter la Mongolie avec un temps de passage à la frontière record de 30 min ! Voici le lac Baïkal, la plus grande réserve d'eau douce liquide du monde (20%), peut être le + protégé d'un point de vue écologique, 700 km de long, 40 de large et 1600 m de profondeur ; aussi surnommé la perle de la Sibérie tellement son eau y est transparente et phénomène curieux, on peut y apercevoir jusqu'à 5 m de vagues ! Normalement, les paysages y sont variés et magnifiques mais malheureusement pour nous la neige menace... il y fait 6 degrés, donc nous ne nous y attardons pas. Et dans une longue courbe rapide avec vue très lointaine, une voiture de police nous repère aux jumelles en plus d'une ligne continue franchie... Les deux jeunes policiers nous expliquent leur labeur à vivre dans un pays parfois plus cher que la France avec un salaire de seulement 20 000 roubles (500 €). Compte tenu des infractions dont les tarifs avoisinent aussi ceux de la France, et une suintante amitié naissante, quelques billets tombent dans leurs casquettes, mais une somme vraiment raisonnable comparée à leur compatriotes ukrainiens. D'ailleurs, ce sera notre seule arrestation en Russie en 15 000 km.
 
Là, c'est carrément le sub-châssis qui a craqué net sur une route en goudron. Je roulais à 130 km/h quand tout à coup j'ai senti la roue AR frotter sur la selle et une sensation de perte de contrôle mémorable. On s'arrête sur le bas côté et en moins de 5 min un russe s'arrête pour nous aider. Mécanicien dans un garage, il m'effectue la réparation pour 1000 roubles (25 €). Comme il ne possède pas le matériel pour souder l'alu, il m'usine des cales en acier, rentrées en force puis boulonnées. La réparation nécessite quelques heures et tiendra ses promesses sur tout le retour ! Certes ma moto était bien chargée mais j'ai été surpris de la finesse des tubes du sub-châssis, 2 fois mois gros que sur n'importe quelle moto.
 
Novosibirsk, capitale de la Sibérie, la place de la gare et son plus grand hôtel : le Novosibirsk. En Russie, chaque grande ville possède son grand hôtel du même nom, souvenir de l'époque socialiste où chaque touriste était escorté par la police de la gare à son hôtel avec interdiction de parler à la population locale. Aujourd'hui, bien que les façades restent toujours aussi austères, les intérieurs de ces hôtels sont devenus luxueux, les cloisons intérieures réagencées pour des grandes chambres par exemple. Chaque ville possède aussi son hôtel mais aussi son Lénine... ici sur la place du plus grand théâtre de Russie. Enfin la gare ferroviaire.
 

Iekaterinbourg, ancien Stalingrad, et évidemment, pas la moindre trace du fou moustachu. Les vieux ponts cohabitent avec les modernes buildings. En briques rouges la faculté d'histoire / archéologie et une église orthodoxe. On en profite pour laver nos motos pour paraître davantage civilisés, on rencontre quelques motards toujours friands de nous entendre. La ville possède aussi son propre cirque en dur, on trouve des belles façades en bois malheureusement souvent en mauvais état, un nounours local à 149 000 roubles, on flâne dans les rues, on fait du shopping, les bars sont survoltés et la Russie ne faillit pas à sa réputation de regorger les plus belles filles du monde !
 
Sur les 4 photos de droite, nous décidons d'emprunter des petites routes et chemins de sable pour raccourcir de 100 km la route nationale, tombons sur un bac fermé (il fait nuit) pour traverser un fleuve. C'est le noir total, pas une âme, du sable et des forêts et plus loin une lumière, nous approchons d'une petite maison et osons toquer à la porte pour demander des renseignements (horaire du bac mais aussi où trouver un hôtel). Un vieux Tatar et sa (encore plus vielle) maman nous ouvrent la porte et nous voilà invités à dîner ! Nous dormirons quelques heures plus tard sous la tente au bord du fleuve, le bac reprendra du service le lendemain matin à 8 heures. Deux photos de gauche : une route très souvent ponctuée de passages à niveau où jusqu'à 4 trains peuvent passer à quelques minutes d'intervalles si bien que parfois nous sommes stoppés pendant 15 min d'affilées. Un motard russe en R6 nous accompagne sur quelques km. (unique sportive rencontrée sur notre périple !)
 
Kazan ! une des plus belles villes de Russie, 1 100 000 habitants et le centre musulman de la Russie. Sa faculté de physique, une petite église orthodoxe et sa grande mosquée située dans l'enceinte du kremlin.
 
Kazan, rue principale en musique et ses policiers chiquement vêtus, beaucoup de "belles" ruines mais on sent un réel effort de reconstruction et de modernisation de la ville, plusieurs vielles façades de la ville sont en réhabilitation, et encore sa grande mosquée.
 
Kazan, depuis le kremlin, un beau contraste, les bords de la Volga sont des plages de sable fin et même un building / hôtel / piscine façon Dubaï
 
Kazan, et Makail, un étudiant vétérinaire originaire du Tchad, donc francophone ! et une copine étudiante en psy. Grâce à lui, nous bourlinguerons dans les quartiers non touristiques, toujours en bus.
 
Kazan, place de la victoire. Des Mig 27 en libre toucher, un T72, char fleuron de l'armée russe et au passage un film à son sujet, grandiose et méconnu : La bête de guerre
 
Synopsis : En 1981, durant la guerre d'Afghanistan entre l'armée rouge d'URSS et les Moudjahidin de la résistance afghane, durant des opérations de destructions de villages et de massacres de populations civiles, un équipage soviétique de char de combat T-62, mené par un commandant tyrannique s'égare dans le désert Afghan, et devient la proie des afghans équipés d'un lance-roquettes RPG-7. 

Un film américain réalisé par Kevin Reynolds, sorti en 1988, d'après la pièce de théâtre Nanawatai (signifiant droit d'asile ou sanctuaire en pachto). écrit par William Mastrosimone, le scénariste de La bête de guerre. Pour l'écriture de sa pièce, Mastrosimone est même entré illégalement dans le Nord de l'Afghanistan pour apprendre le pachtoune et le retranscrire dans les dialogues. L'acteur Steven Bauer reprend à l'écran le rôle qu'il jouait dans la pièce de théâtre initiale.
 











  
Kazan, musée de la vie soviétique. Des codes de bonne conduite destinés à une belle jeunesse, l'iconographie ne semble pas très différente de ce qui se faisait, à la même époque, bien plus à l'ouest ! Beaucoup de modèles font l'effigie des fusées à l'image de ce paquet de cigarettes. Différentes chaussures de mode ayant traversé le siècle.
 
On reprend la route et à 600 km de Moscou, ma moto se remet à cracher des flammes ! Encore ce même collecteur arrière qui se déchire comme du papier au niveau de la sonde lambda, je décide de rouler encore quelques km jusqu'à la prochaine ville pour le ressouder / consolider  mais celui-ci a fini par casser et tomber sans que je puisse le retrouver. Photo de droite, c'est le même collecteur (partie contre cylindre) changé à Barnaul 1 mois plus tôt. Moto à bout de souffle (20 000 km au compteur depuis sa naissance), je décide de finir jusqu'à Moscou ou je la mettrai très probablement dans l'avion pour Paris.
 
Moscou, la cathédrale Saint Bazil, sa place rouge et son kremlin.
 
Moscou et son métro, on pourrait croire à une galerie d'art moscovite... des dizaines de stations semblables, l'un des plus beaux métros du monde ! D'ailleurs, il paraît qu'ils sont tous soviétiques... Les escalators y sont parfois interminables car plongeant jusqu'à 70 m de profondeur. On s'y déplace avec un plan écrit en cyrillique et ce n'est pas évident !
 
Moscou et sa force collective : que ce soit au nord, au sud, à l'est, à l'ouest, sur des dizaines de km s'étendent des banlieues telles celle de la photo de gauche ! ici photo prise d'un 15ème étage. Depuis la rue, rien ne laisse présager un tel paysage car le piéton évolue juste dans une forêt. Et pour en avoir écumé à pieds quelques km, de jour comme de nuit, jamais je n'ai eu un quelconque sentiment d'insécurité. Le matin c'est surréaliste : une fourmilière qui évolue dans une sombre forêt.
 
Moscou, le kremlin, à droite la capitainerie du port de Rechnoy, départ de croisières fluviales intérieures de luxe.
 
Moscou, cathédrale de Cristo Salvador, à droite, une des plus prestigieuses universités de la ville : le main building. Le bâtiment est impressionnant, la photo est horrible mais sur Internet on en trouve des très jolies.
 
Moscou et l'un de nos derniers dîners, ici avec nos amis russes rencontrés à Olgiy en Mongolie. Photo du centre, moto essoufflée, ici à la zone cargo de Domodedovo (aéroport de Moscou) telle que je l'ai laissée après 8 heures de formalités administratives, direction Paris Charles de Gaulle. Après mainte pannes, je ne veux pas prendre le risque de rouler encore 4000 km dont 3000 en pays étrangers. JM, par contre, rentrera par la route. Nous nous séparons donc ici. Photo de droite, ma moto telle que je l'ai récupérée à Paris une semaine plus tard.
 
Qu'à cela ne tienne ! j'ai encore quelques jours devant moi avant de rejoindre ma moto à Paris. Donc en attendant de rentrer, je me dirige vers St Petersbourg via le train de nuit et ses dortoirs collectifs. Ici ça grouille de russes, pas un seul touriste, un contrôle d'identité avant de monter dans le wagon et dans leurs yeux, tout le monde remarque que je viens d'un autre pays ! Le voyage se déroule bien, tout le monde s'endort de bonne heure et à 6h du matin, j'arrive dans une ville fantôme dans le noir, il pleut, il fait froid, quelques cafés sont ouverts, je erre dans les rues pour une visite éclaire d'un jour et demi.
 
St Petersbourg, c'est des bâtiments richement travaillés, des cathédrales dorées, des places publiques grandioses et l'air marin du nord, frais et humide. Les rues sont calmes et le trafic routier peu important contrairement à la folie de Moscou !
 
St Petersbourg : la cathédrale de Saint Isacco avec ses monumentales colonnes en marbre d'une seule pièce, la place de l'insurrection et son arc de triomphe et les grilles du square Saint Sauveur.
 
St Petersbourg : des nombreux canaux sillonnent la ville, à l'image de Venise mais dans une dimension plus imposante.
 
St Petersbourg c'est aussi beaucoup de bâtiments laissés à l'abandon et même si, comme à Kazan, on sent un effort de rénovation, le nombre de bâtiments à restaurer semble dépasser cette volonté. D'ailleurs, beaucoup de pancarte "à vendre" sur les fenêtres.
 
St Petersbourg : tous les bâtiments du centre sont ornés de sculptures telles celles-ci !
 
St Petersbourg : un couple tellement contrasté ; l'église Saint Sauveur sur le Sang Versé et une autre église orthodoxe sur la photo de droite.
 

 

Ainsi s'achève mon petit résumé de 2 mois de voyages et 1200 photos. Pour ma part, de loin ma plus belle expérience nomade.
 
La Mongolie est à l'image de ce que je m'en faisais, des paysages lisses, infinis et verts (hors partie sud qui est le Gobi), une population simple, généreuse et pas intéressée.
 
La Russie n'a rien à voir avec l'image conventionnelle que j'en avais, de par nos cinéastes et médias. Elle est un beau pays emprunt de liberté et regorge de gens merveilleux, modernes d'esprit mais aussi parfois très violents. Chaque jour nous y avons fait de belles rencontres. Durant cette traversée, j'ai eu plusieurs anecdotes qu'il serait mal venu de raconter sur une page web, des anecdotes politiques mais aussi de coeur ! Plus que tout autre, la Russie est un pays à vivre pour bien le cerner. 

Si je dois donner un conseil avant de s'engager dans ces deux pays, c'est bien sûr d'en apprendre la langue avant d'y aller. Hors Moscou, personne ne parle anglais et l'on passe alors à côté de beaucoup de choses car les russes sont très ouverts au dialogue et aussi très cultivés, les mongols sont vite émerveillés à la vue de deux motards qui pour eux viennent du bout du monde. De plus, partout où nous sommes passés, les gens nous ont toujours offert leur aide, notamment quand je tombais en panne.

Maintenant, si je dois envisager 2 autres destinations :
     - traverser à moto l'Afrique noire jusqu'au Cap en Afrique de Sud
     - traverser l'Asie Centrale, à savoir la Georgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Iran, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan.