date d'écriture : juin 2002

 

  Les maisons biologiques



Introduction
1 – Les motivations
        - la santé
        - l'économie
        - l'écologie
        - le confort        

2 – Les emplacements

        - l’orientation
        - la géobiologie            
3 – Les matériaux utilisés
        - le gros œuvre
        - les isolants
        - le traitement des matériaux
        - les produits de finition    
               
            
4 – Rentabilité          
5 – Exemples   
Conclusion 
Bibliographie et Internet   

Résumé

 

Introduction

Un Occidental passe 80 % de son temps à l'intérieur d'un local. Mais peu d’architectes et peu de maîtres d’œuvre se soucient des problèmes de santé liés à l'habitat. La fréquence des maladies et de l'asthme a doublé en 20 ans dans les pays développés. Pour certains chercheurs, la condition de vie à l'intérieur des bâtiments en est l’une des causes principales. Pour économiser l'énergie, nos lieux de vie sont devenus de plus en plus étanches, favorisant ainsi le développement de micro-organismes, vecteurs essentiels de l'asthme et des maladies respiratoires.

L’habitat biologique respecte les critères fondamentaux qui assurent la santé des occupants de la maison, à savoir la connaissance du lieu et la nature des matériaux. On analyse :
            - les facteurs bioclimatiques : l'ensoleillement, les vents dominants, la pluie, ...
            - les matériaux mis en œuvre : ils doivent être non toxiques, régulateurs de
                l'humidité et de la chaleur, isolants acoustiques et non conducteurs des
                champs électriques et magnétiques. 

L’habitat biologique est aussi né du souci d’économiser l’énergie des années 1970-80 (isolation, architecture bioclimatique,..) et du souci d’assurer un développement durable des années 1990 (emploi de matériaux naturels, lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, développement des écoproduits, tri des déchets de chantier, économie d’eau,… ). 

Il n’existe pas de règle officielle car l’habitat biologique est essentiellement une pratique ; la plupart des règles sont des règles de bon sens, donc aucune norme n’a encore été établie. 

L’architecture biologique commence seulement à se développer en France et en Ile de France. Pourtant, elle est déjà très présente dans de nombreux pays développés, principalement en Allemagne, Suisse, Royaume-Uni et Etats-Unis. Dans ces pays, l’architecture biologique est devenue synonyme de qualité et est de plus en plus courante. 

L’architecture biologique concerne tant les grands-projets (par exemple la tour de la Commerzbank à Francfort) que les maisons individuelles :
            - Au Royaume-Uni, 25% des bureaux construits possède un label environnemental.
            - En RFA, certaines régions (Land) exigent l’évaluation des émissions polluantes
                lors du dépôt du dossier de permis de construire.
            - En Suisse, certaines villes (exemples de Zurich, Genève) exigent au moins 20 %
                de couverture des besoins énergétiques en énergie renouvelable (éolienne,
                solaire, géothermique).
            - Aux Etats-Unis, l’association américaine des architectes et de nombreuses villes
                et Etats font la promotion de l’architecture biologique.


1 - L'habitat biologique, motivations :


1-1 la santé

Dans l’habitat traditionnel, le confinement, l'humidité, les matériaux pauvres en qualités fondamentales et les polluants dégagés par ceux-ci génèrent une dégradation de la santé et du confort des utilisateurs. 

Pour la nature des matériaux, l'architecte utilise principalement de la terre : briques de terre crue, briques cuites de type "mono-mur" et le bois. Ces matériaux sont :
            - non nuisibles : ils n'émettent pas de poussières nocives, de produits dangereux,
                allergisants, toxiques ou radioactifs.
            - régulateurs de l'humidité et de l'air : la vapeur d'eau contenue dans l'air traverse
                ces matériaux, évitant ainsi le confinement et les concentrations d'humidité. Les
                variations thermiques sont limitées à l'intérieur du bâtiment grâce à l'inertie thermique
                de la terre crue.
            - isolants acoustiques.
            - neutres du point de vue électrique, électrostatique, électromagnétique. 

L’intérêt majeur de l’habitat biotique est donc la santé, et l’habitat agit pour elle en luttant contre la  pollution intérieure (ex : amiante).

1-2 l'économie

Il s’agit ici de réduire la consommation d'énergie et d’eau grâce aux qualités des matériaux utilisés.

D
ans un souci d’économie d’énergie, on peut :
            - Renforcer l’isolation thermique de l’enveloppe,
            -
Utiliser l’énergie solaire,
            -
Exploiter les énergies renouvelables locales,
            -
Exploiter la proximité de réseaux de chaleur,
            -
Récupérer la chaleur dégagée par les équipements,
            -
Choisir des lampes basse consommation,
            -
Utiliser des échangeurs thermiques (l’air extérieur entrant se réchauffe tandis
                que l’air intérieur sortant se refroidit).

E
t dans un souci d’économie d’eau, on peut utiliser des purificateurs d’eau :
            - L
e filtre au charbon actif :
                        Il se visse directement sur le robinet. Le filtre à charbons actifs retient
                        au passage les éléments comme le chlore, certains pesticides et bien sûr
                        les mauvais goûts qui y sont liés. Il est composé de 2 filtres qui se changent
                        tous les six mois (pour le petit) et tous les ans (pour le grand).
            - L
'osmose inverse :
                        Par le phénomène d’osmose, sous pression, l’eau passe au travers d’une
                        membrane extrêmement fine. Sous la pression de l’eau, une partie du liquide
                        traverse la membrane et laisse à l’extérieur les impuretés. L’eau ainsi purifiée
                        par cette technologie est débarrassée des polluants chimiques, bactériens, des
                        métaux lourds et du calcium. Mais cette eau n’est pas totalement déminéralisée.
            - La récupération d'eau de pluie.


1-3 L'écologie

En construction biologique, on utilise peu d’énergie (la construction d’un bâtiment en bois nécessite 3 fois moins d’énergie fossile que la construction du même bâtiment en béton) et on utilise des matériaux non toxiques, partiellement ou totalement recyclés et incorporant peu d’énergie.

L
a terre et le bois sont les principaux éléments constitutifs de l’habitat biotique. Ils sont biodégradables à 100 %, donc la destruction d’un bâtiment biologique ne posera aucun problème lorsqu'il aura terminé son cycle de vie.

P
our exemple, en France, le " bâtiment " est le premier contributeur (42 %) des émissions régionales de C02. La construction biologique pourrait permettre d’économiser jusqu’à 50 % des émissions de CO2 si l’ensemble des constructions neuves en Ile de France étaient biologiques. Cela signifie qu’environ 60000 t/an de carbone seraient émises en moins.


1-4 L'esthétique et le confort

L’utilisation de la terre et du bois apporte un élément d'harmonie nécessaire au sentiment de bien-être de l'occupant. De plus, beaucoup de produit sont à base d’huile de lin qui pénètre et renforce le support et qui donne un  aspect plus joli.

Q
uant aux qualités régulatrices des murs de terre, ils contribuent au confort de l’habitat biologique. La terre apporte l'énergie thermique en rafraîchissant le bâtiment l'été et en le maintenant chaud l'hiver.

I
l y a aussi les avancées de toiture avec des brise-soleil détachés de la façade qui permettent des apports calorifiques l'hiver et la protection en été.



2 - Les emplacements de l'habitat biologique :


2-1 L'orientation

Ci-dessous, la végétation limite l’entrée des rayons solaires en été (à cause du feuillage) et contrairement en hiver (apport calorifique gratuit). Le soleil se lève en face des chambres (à l’est), et poursuit sa course en face des pièces à vivre. Ainsi les pièces orientées au nord seront si possible le garage, la chambre d’amis, etc.



Même technique mais avec des « brise-soleils » : ensoleillement d'hiver



ensoleillement d'été
 


2-2 La géobiologie

Définition : La géobiologie est l’étude de l'influence de la terre sur les êtres vivants. Elle cherche à mettre en évidence les sites propices et néfastes au bien-être de l’habitant.

C’est une science empirique (basée essentiellement sur l’expérience). On y croit ou non mais la géobiologie est actuellement en France en expansion. Récemment, il a été créé une école privée formant des géobiologues (cf : www.géobiologie.fr) 

Explication : tout sous-sol émet des ondes telluriques formant un quadrillage invisible à la surface de la terre. Ces ondes sont le fruit des différents champs magnétiques et électrostatiques qui parcourent l’écorce terrestre. Ce quadrillage n’est pas nocif pour l’habitant sauf au niveau des nœuds s’il y a séjour prolongé. De plus, ce quadrillage se déforme en présence de failles géologiques ou glissement de terrain, de poches de gaz, de courant d'eau sous-terrain ; il dépend aussi de la composition du sous-sol (radioactivité, présence de métaux...). 

Conséquences : il paraîtrait que les nœuds résultants seraient propices aux maladies, dépressions, etc, bref au mal-être de l’habitant. Ainsi, même dans une chambre, la disposition d’un lit peut jouer sur le sommeil et la santé de l’occupant. 

Le but du géobiologue est donc la détection de ces nœuds.
Pour ce faire, il utiliser un pendule ou l’électronique.

A
gauche : le quadrillage tellurique d’un terrain mis en évidence par un géobiologue.
jaune = rayonnement global
rouge = rayonnement Curry
vert    = rayonnement Peyré
bleu foncé  =  passage d'eau
bleu clair   =  passage de failles
ronds noirs = zone à éviter dans les lieux de repos


Implantation de la maison en fonction du quadrillage tellurique. On
remarque une absence totale de nœud dans les chambres (où on reste
8 heures sans bouger).

Remarque : il est curieux de constater qu’un chat sera attiré par les nœuds, contrairement à un chien. Cette technique est donc aussi utilisée pour détecter les nœuds du quadrillage tellurique. 

Les ondes telluriques ne sont qu’un aspect de la géobiologie. Celle-ci étudie aussi les rayons cosmiques, les rayons néfastes du sous-sol, les « zones à mémoires », l’orientation du lit dans la chambre (la tête au nord pour bien dormir), etc.


3 - Les matériaux de l'habitat biologique


D
ans l’habitat traditionnel, on utilise trop souvent des matériaux dangereux comme les laines de verre et de roche qui sont des fibres cancérigènes ou le polystyrène qui sous l'action de la chaleur émane des gaz toxiques.

3-1 Le gros oeuvre

Pour le gros œuvre, des briques en terre cuite et du bois sont utilisés.


3-1-1
L’argile
           Préfabriquée en briques ou coffrée comme du béton.
          Peut présenter des alvéoles (donc une excellente isolation thermique), ex : la brique Monomur.
           Av : Non nocifs (non radioactifs et pas d’émanation toxique), durable, teintes, isolation phonique
          Pb : cher à l’achat et à la pose, pour des petites structures


3-1-2 
Le béton de chaux naturelle

            Ici, le liant est de la chaux et non du ciment
           
La chaux, sous forme de poudre, est issue de roches calcaires chauffées à 900 degrés
            Souvent complémentaire d’une construction en bois
            5 vol de sable+gravier et 1 vol de chaux hydraulique
            Av : absorbe bien les déformations et par rapport au ciment :
                        - moins de problème d’humidité (microporeuse),
                        - fissure moins facilement,
                        - + esthétique,
                        - pas d’adjuvants chimiques,
                        - meilleur vieillissement.
            Pb : coûte + cher (car peu utilisé) et prend plus lentement que le béton classique.
            Exemple d’application : pour la réalisation d’une chape posée sur un hérisson en
            pierres (pour éviter la remontée d’eau par capilarité).

         

De plus, le béton à la chaux se colore facilement avec des
pigments naturels créant des murs de bel aspect.
 


 3-1-3 La terre 

Utilisée essentiellement dans les pays du Tiers Monde car gratuite, proche et son excavation crée de nouvelles mares. 
Ces constructions concernent 30% de la population mondiale et quand même 15% de la population rurale française. Aujourd’hui très utilisée au Yémen et en Chine pour des immeubles. (photo ci dessous) 

Av : coût et propriétés générales (confort intérieur car régulateur, isolant et respirant, pas d’acariens)          
Pb : pluie sauf si recouverte d’un enduit à la chaux       

2 techniques de construction : en Torchis (= paille+terre) avec une armature en bois ou en Pisé (coffré comme du béton).

        
3-1-4 Les fibres végétales   

            Idée issue du Nebraska au début 20ème siècle.
           
Le + courant est la paille.

            Av : économique, isolant, résiste au feu (se consume très lentement), solide et facile à mettre en œuvre, durable
          Pb : Nécessitent bien sûr un enduit protecteur et esthétique (mortier de chaux) et une ossature en bois

 
3-2 Les principaux isolants écologiques

Tous ces matériaux écologiques sont issus de végétaux dont la production n'entraîne pas de pollution pour l'environnement.
D
onc l’idéal est d’utiliser plusieurs matériaux car ils sont complémentaires.


3-2-1 La ouate de cellulose 

Très utilisée en Europe du nord.
C’est de la pâte à papier traitée et recyclée.
Utilisée pour les gros chantiers.

 

Av : le meilleur rapport qualité/prix, 26% plus isolant que la laine de verre.
Pb :
nécessité d’un masque lors de la pose (particules très fines) 

3-2-2 Les granulats de chanvre

Primé en 1989 au salon Bâtimat pour ses propriétés isolantes
S
’incorpore dans des mortier à la chaux pour faire des chapes flottantes (mais perd alors de ses propriétés), existe aussi en rouleau ou en sac.
1er producteur = la France11000ha
Il y a aussi la laine de lin (propriétés légèrement inférieures) produite en Seine Maritime.

   

Av : pousse vite, ne nécessite pas d’engrais, étouffe les mauvaises herbes, peu sensible aux insectes 
(pas de pesticides), pousse sur des sols pauvres, imputrescible, texture peu appréciée des rongeurs
Pb :
aucun.

3-2-3 La laine de mouton

           Provient de la laine inutilisable pour le textile

 

Av : se pose très facilement, se découpe à la main, 100% recyclable, très bon isolant, régule l’humidité, 
antistatique (n’attire pas la poussière), anti-rongeurs, classée M2
Pb :
chère

3-2-4 Le liège expansé en panneaux 

        P
rovient de l’écorce des chênes

 

Av : excellent isolant phonique pour les bruits d’impact, ne se tasse pas (résiste à 20tonnes/m2), léger, élastique, imputrescible, anti-rongeur, classé M1
Pb :
attendre que l’arbre ait 30ans avant de le récolter

      
3-2-5 Les panneaux en fibre de bois

           Souvent, ce sont des agglomérés, donc de la récupération des scieries.
           Pour être écologique, les panneaux se collent à la vapeur, au latex, à la coco et non à la colle classique, donc c’est + cher.

              
 
S’utilise en finition, clouté (poteau)    ou                collé (à même le mur)

        Av : durable (si entretenu pour l’extérieur), renouvelable, 100% recyclable, bon isolant phonique


3-3 Le traitement des matériaux en habitat biologique

En construction biologique, le bois doit être coupé à la lune descendante, afin qu'il contienne moins de sève. Son séchage se fait de manière artisanale et non dans des fours rapides (car séché trop vite, le bois va re-pomper tout de suite l'humidité perdue).  

Les ennemis principaux des matériaux biologiques sont les champignons qui se développent en milieu humide et chaud, et les insectes. La bio-construction utilise donc des produits de traitement non toxiques pour les humains et tout aussi efficaces que ceux que l'on utilise habituellement. 

Le plus couramment utilisé est le sel de bore qui est dilué dans de l’eau dans laquelle s’effectuera un long trempage du bois à traiter.

3-3-1 Le sel de Bore

Le bore est un élément de la classification périodique. Il est extrait de mines.
C
ontre le feu, une fois le matériau traité, obtient une résistance M2 à M3 (difficilement et moyennement inflammable). Il a aussi une action fongicide et insecticide.
U
tilisation : on trempe le bois 1 ou 2 jours dans du bore dilué à l’eau ou on le badigeonne sur le bois.

3-3-2 Les huiles et les cires

Proviennent de l’huile de lin, du teck, des ruches
Av :
Contrairement au vernis (qui n’est qu’une couche imperméable), les huiles et les cires pénètrent dans le bois 
donc le protègent mieux des variations climatiques et sont plus durables. Une seule couche suffit. + bel aspect
Pb :
séchage en 24 heures.  

Ces traitements restent efficaces pendant 10 années. Ils sont donc à renouveler pour préserver l’habitat biologique.

3-4 Les produits de finition en habitat biologique 


3-4-1 Le bois
           

(je ne développe pas...)
Av :
Chaleureux, lumineux, agréable au touché et à sentir, régulateur, durable, isolant, etc.
Pb:
mauvais isolant phonique et cher

3-4-2 Les carreaux en terre cuite 

Réalisés en argile cuite à 1200 degrés pendant 18 heures

           

Av : naturel, durable et bel aspect
        Pb :
coût

3-4-3 Les enduits 

Mortiers à base de chaux, de sable et de pigments naturels, ils se colorent facilement car sont naturels.
Ils sont employés pour l’aspect et la protection contre les intempéries.


  

3-4-4 Le lino naturel

           A ne pas confondre avec le lino en plastique !!
  
        Se compose de : huile de lin + résine de pin + liège/bois/chaux + 4 semaines de séchage

          

Av : se colore très bien avec des pigments naturels, résistant aux chocs

3-4-5 Les fibres végétales           

Pour remplacer les moquettes
  
        Av : peu propices aux acariens et allergies


            De haut en bas :
- Le coco : à partir de coques de noix de coco, très solide mais aspect grossier
           
- Le sisal : issu d’une plante mexicaine, peu se tresser facilement en motifs car fibre fine
              
- Le jonc de mer : pousse dans les champs de mer, anti-tâches, imperméable, et résistant
 

3-4-6 Les peintures et lasures minérale

Peu connues en France mais très utilisées en Allemagne, Suisse, Autriche, Scandinavie
A base de chaux ou de silicate (pour le liant), de latex (pour l’élasticité), de poudres minérales (pour la charge) et de pigments naturels.
Av :
non toxiques, microporeuses (évacuent l’humidité), incombustibles, résistantes, anti-statiques (poussières).
Pb :
récentes donc peu connues, temps de séchage, se lessive mal (mais se salit peu), aspect mat
 

3-4-7 Les colles 

Les colles que l'on trouve dans le commerce sont toxiques et soupçonnées d’être cancérigènes, dangereuses pour le cerveau, le système nerveux et le foie.
P
our ne pas prendre de risques, il existe des colles "bio" à base de latex, de coco, lino...
Pb :
ces colles écologiques mettent 24 heures à sécher contrairement aux habituels produits à prise rapide.

 

4 - Rentabilité

Il y un coût supplémenta
ire, à cause d’un marché encore limité, mais en pleine expansion
 

Une maison traditionnelle coûte 6500 fr/m2 tandis qu’une maison biologique coûte 7000 à 8000 fr/m2 (Ce sont les prix de maisons d’architecte !!). Il y a donc un coût supplémentaire de 7 à 20 %. Mais le coût d’une construction biologique doit être mesuré par sa rentabilité globale à moyen terme. La durée de retour sur investissement est généralement inférieure à 10 ans. En effet, les économies d’énergie financent l’investissement supplémentaire initial. Il peut en être de même pour les mesures d’économie de l’eau. 

De plus, une construction biologique jouit d’une plus grande durabilité qu’une construction traditionnelle et d’une nécessité de maintenance moindre. En effet, la maison biologique se déforme au gré du terrain, elle ne fissure pas.



5 - Exemples


On remarque ici la présence de panneaux solaires orientables en fonction de l’inclinaison du soleil.
Pour un parfait rendement, les panneaux sont perpendiculaires aux rayons solaires.


La toiture est standard, le gazon posé ici se vend en plaque de 5cm d ‘épaisseur.
L’avantage de cette toiture est qu’elle piège la poussière environnante.


Ici une construction classique :
- des fondations en béton de chaux naturelle,
- des murs en briques de terre cuite,
- une charpente en bois et des tuiles en terre cuite.


Pour exemple, ces panneaux solaires ont été dimensionnés pour apporter l’énergie nécessaire
au chauffage de cette maison en hiver. Malheureusement, ces panneaux ne sont pas orientables
en fonction de la position du soleil.





LA maison orientable qui suit la course du soleil. Pouvant atteindre jusqu’à 400 m2 !
Ce projet original n’a malheureusement pas conquis beaucoup de propriétaires…

 

Conclusion

En résumé, la construction biotique garantie:
        -  La réduction des consommations d’énergie (lors de la construction)
        -  La diminution des émissions de CO2 (grâce à la sur-isolation et lors de la construction)
        -  La diminution des consommations d’eau (recyclage des eaux de pluies pour WC, nettoyage et arrosage)
        -  Le confort des usagers et la salubrité des locaux (air intérieur, confort d’été..) 

La construction biologique, en France, n’en est qu’à ses débuts car ce procédé a tout pour séduire. Il répond d’ailleurs aux attentes d’un nombre croissant de gens mais il faudra du temps pour changer l’habitude des Français qui est de construire « tout béton». De plus, les pollutions à l'amiante et la légionellose accélèrent le retour au naturel 

Beaucoup de règles de bon sens non développées :
        - double ou triple vitrage,
        - échangeur thermique,
        - orientation, apport du soleil en hiver, protection en été,
        - planchers chauffants à basses température,
        - chauffage au fioul moins polluant que le gaz,
        - chauffage solaire quoique avec les batteries…
        - géothermie
        - impact des champs électromagnétiques (lignes haute tension, etc.)
        - recyclage de l’eau et récupération de l’eau de pluie (peu utile en France !?)
car ces règles ne sont pas spécifiques qu’à l’habitat biologique.

Quant au point que je n’ai pas pu développer par absence d’information, il s’agit de son emploi dans les mégastructures, avec l’emploi d’aciers. En effet, tous les sujets traités sur l’habitat biologique concernent les maisons d’habitation. Qu’en est-il pour les grands logements collectifs, les bureaux, bref les grandes infrastructures ? Pour exemple, j’ai constaté dans 2 IGH de La Défense une ambiance intérieure malsaine assez désagréable (odeurs, humidité, impression de renfermé).

Bibliographie :
Note pour trouver ces ouvrages et bien d’autres encore : la librairie Eyrolles Bd Saint Germain à Paris et le site « Amazon.fr »

Le manuel d’utilisation et le catalogue de la société Ecologis spécialisée dans le domaine.
« Maisons bio » de Julien Fouin qui est selon moi le meilleur livre qui traite du sujet de manière accessible et global. De plus il présente un carnet de 180 adresses de professionnels / organismes / marchands / associations / architectes  dans tous les domaines de l’habitat écologique et une impressionnante bibliographie.
« L’habitat écologique » de F. Kurr
« Le Monde » Novembre 1999
« Le Livre des Inventions »

Internet :
Le moteur de recherche « google.com » et les sites de pages perso françaises « multimania.com », « chez.com », « free.fr », « wanadoo.fr », etc.
Note pour la  recherche : les mots « biologique », « écologique », « biotique », « bioclimatique », « bio » sont synonymes. Utiliser aussi les mots « construction », « habitat », « maison », etc.

 

Résumé

L’habitat biologique est né dans le but de concurrencer la construction traditionnelle (ciment, laines de verre, colles à prise rapide, etc.) souvent jugée peu respectueuse de la santé (des occupants et des constructeurs), des économies d’énergie, de l’écologie et de l’esthétique. L’habitat biologique fait appel au bon sens (des matériaux sains utilisés et une étude de la disposition du bâtiment) ; il n’existe pas de règle officielle. Bien qu’aujourd’hui il soit un phénomène de mode, l’habitat biologique existe pourtant depuis les premières constructions (bois, pierre, chaume, etc.) ; il est donc un retour aux sources. 

Par rapport à la construction traditionnelle, la construction biologique :
        - nécessite 3 fois moins d’énergie fossile;
        - émane 50% de CO2 en moins. 

Quant à l’emplacement de l’habitat biologique :
        - on privilégie une orientation favorisant l’entrée des rayons solaires en hiver (pour chauffer gratuitement)
            et le contraire en été grâce à des brise-soleil ou la végétation ;
  
     - on fait parfois appel à un géobiologue qui étudie les influences, sur l’être humain, du sous-sol à construire
            dans le but de parfaire  l’implantation de la maison.

 Pour le gros œuvre, l’habitat biologique emploie :
           
- de l’argile, cuite (en brique), coffrée (en pisée) ou mélangée (en torchis) ;
           
- du béton et du mortier à la chaux naturelle (elle provient de roches calcaires chauffées et broyées) ;
           
- des fibres végétales (paille, etc.) avec une ossature en bois ;
           
- du bois. 

Pour l’isolation, l’habitat biologique emploie :
           
- de la ouate de cellulose (papier/carton recyclé) ;
           
- du chanvre (en vrac ou en mortier) ;
           
- de la laine de lin (en vrac ou en mortier) ;
           
- de la laine de mouton (en rouleau) ;
           
- du liège expansé (en panneaux) pour les bruits d’impact ;
           
- de la fibre de bois (en panneaux agglomérés à la vapeur). 

Les qualités de tous ces matériaux utilisés sont que :
           
- ils sont régulateurs de l’humidité et de l’air, il n’y a donc pas de confinement dans les locaux ;
           
- ils n’émanent pas de produits toxiques, allergisants, pas de poussières comme le ciment ou les colles ;
           
- ils sont de meilleurs isolants thermiques et acoustiques que la plupart des matériaux courants ;
           
- ils sont neutres du point de vue électrique, électrostatique et électromagnétique ;
           
- ils ne fissurent pas et permettent à la maison de se déformer au gré des mouvements de terrain ;
            - ils sont durables à condition d’être régulièrement entretenus (tous les 10 ans en moyenne). 

Pour le traitement et l’entretien de ces matériaux, on utilise :
           
- du sel de bore pour une protection contre le feu, les insectes, les champignons ;
           
- des enduits à base de chaux pour protéger l’argile employée des intempéries ;
           
- de l’huile de lin ou de la cire d’abeille pour protéger le bois des intempéries. 

Pour la finition, l’habitat biologique emploie :
           
- du bois ;
           
- des carreaux en terre cuite ;
           
- du lino naturel (huile de lin + résine + chaux + liège + pigments naturels) ;
           
- des fibres végétales tressées pour remplacer les moquettes et papiers peints ;
           
- des peintures et lasures minérales ;
           
- des colles naturelles à base de latex ou de coco. 

Et pour le coût supplémentaire lors de la construction par rapport à du traditionnel, il est compris entre 7 et 20% ; mais ce surcoût s’amortit généralement en 10 ans grâce aux économies d’énergie et surtout par un confort accru !

 

 

 date d'écriture : juin 2002

retour